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Ensemble pour la défense des gares de Gourdon et Souillac
6 janvier 2008

A la Une de La Dépêche : "A Gourdon, usagers et élus arrêtent le train"

Services publics. La SNCF a supprimé des arrêts. Chaque vendredi soir, 200 Lotois, élus et usagers, stoppent les locomotives à Gourdon.

Le train ne s'arrête plus ? Qu'à cela ne tienne : « On va le stopper ». C'est la réponse des habitants de Gourdon et de Souillac à la SNCF. Depuis le 9 décembre dernier, la direction des Chemins de Fer, à Paris, a réorganisé la desserte du nord du département du Lot. Deux arrêts ont été supprimés chaque jour.

Chaque vendredi soir, environ 200 personnes s'installent sur les voies de la gare de Gourdon pour stopper le train de 18 h 38 en direction de Paris, et celui de 18 h 49 vers Cahors, ceux qui précisément ne s'arrêtent plus depuis le 9 décembre. Plusieurs élus, ceints de leur écharpe, et des familles, grands-parents, parents, protestent ainsi dans le calme… et le froid.

Environ 450 personnes ont désormais adhéré à l'association « Tous ensemble pour les gares de Gourdon et Souillac », qui organise cette manifestation hebdomadaire.

Salarié dans une entreprise, Sider Merzouk est le président de cette association : « J'arrive d'Île de France. Je me suis installé près de Gourdon en raison, précisément, de la desserte ferroviaire. Et voilà qu'on nous supprime des trains ! »

Journaliste, Christophe Schimmel, 54 ans, a lui aussi quitté la région parisienne pour vivre dans le Lot. Il s'insurge contre la perte de services qui accompagne la suppression d'arrêts : « Les soirs, les dimanches et les jours de fêtes, il n'y aura plus de personnel à la gare pour s'occuper des handicapés ou des groupes ».

Parmi les manifestants, des Anglais : Jacqueline et Andrew ont acquis « la maison de leur rêve » près de Souillac. Ces enseignants retraités ne comprennent pas la décision de la SNCF : « Étrange. Car cette région est tellement touristique ! »

Lucas, 20 ans, étudiant à Toulouse proteste lui aussi : « Le dimanche, il me faudra repartir de Gourdon plus tôt, à 15 heures, au lieu de 18 h 49 ». François, 39 ans, menuisier, manifeste avec son petit garçon : « Quand j'étais étudiant, je prenais le train pour aller à Toulouse. Alors je manifeste pour que mes enfants, plus tard, aient eux aussi une gare près de chez eux ».

Un service de cars a été mis en place pour permettre aux lycéens de Souillac de prendre un TER le vendredi soir. « Mais quand j'achète un billet de train à la SNCF, ce n'est pas pour savoir mes enfants sur la route ! », peste Marie, 55 ans, fonctionnaire à Cahors.

Valérie, 40 ans, redoute que la décision de la SNCF ne soit qu'une nouvelle étape dans le grand déménagement rural : « Gourdon vient de perdre son tribunal d'instance. La station de Météo France fermera en 2009. Avec peut-être la sous-Préfecture. La maternité est menacée. Que nous restera-t-il ? »

Les élus du Lot soutiennent les manifestants. Le maire UMP de Souillac, Alain Chastagnol, est allé voir la présidente de la SNCF Anne-Marie Idrac : « Il a été convenu que la SNCF étudierait toutes les possibilités de maintenir les arrêts… quitte à revenir sur les suppressions décidées ».

La députée PRG du Lot, Dominique Orliac, tire toutes les sonnettes, à Cahors, Toulouse, Paris : « Nous attendons maintenant le résultat d'une mission confiée au Préfet de région ». Le président du conseil régional Martin Malvy (PS) dénonce « une politique caractérisée de désengagement ».

L'association pour la défense des gares espère que le mouvement va s'étendre sur la ligne. Car d'autres gares sont concernées. La semaine prochaine, c'est le samedi, et non le vendredi, que les Lotois vont de nouveau bloquer la gare de Gourdon. Les trains auront du retard.

La Dépêche, 6 Janvier 2008

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