Déchets radioactifs : le Lot est sur la liste

Si le Lot est plutôt mal loti en terme de services, nous aurons au moins gagné ça :

L'appel à candidature pour l'accueil d'un site de stockage de matières radioactives est officiellement confirmé par le Ministère.

Sous la forme d'un simple communiqué de presse le Ministère de l'Écologie a officialisé l'appel à candidature lancé au plan national pour l'accueil d'un site de stockage des déchets radioactifs de faible activité mais à vie longue, lorsque la radioactivité demeure au-delà de trente ans. Dans le texte qui donne des détails sur le programme à venir, aucune liste de territoires ne figure, mais il semble acquis que le Lot en raison de ses caractéristiques géologiques serait dans la présélection en compagnie de départements situés dans l'Est de France, et dans la région Centre.

Le ministère a, donc, chargé l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) de rechercher un site compatible avec l'accueil de ces déchets et matières « en se basant, est-il écrit dans le communiqué officiel, sur le volontariat des territoires, dans le respect de la démocratie locale (????) ».

On en sait un peu plus sur la nature de ces matières à stocker. Il s'agit de déchets graphites provenant de l'exploitation et du démantèlement des réacteurs EDF de la filière « Uranium naturel graphite gaz » et de déchets de minerais utilisés pour la fabrication de composants électroniques, de pots catalytiques dans l'industrie automobile et la métallurgie fine.

Le ministère insiste lui-même sur la gestion qui doit être spécifique « adaptée à leur durée de vie en privilégiant un stockage de faible profondeur ». Entre 50 et 200 mètres de profondeur.

Un sous-sol argileux et marneux

L'ANDRA dessine plus préciséments les zones potentiellement favorables d'un point de vue géologiques. Elles doivent être caractérisées par une faible perméabilité, par une dominante argileuse ou marneuse et être située loin des zones sismiques.

Dans le Lot, a priori, les secteurs qui pourraient répondre à ces critères se situeraient plutôt en Limargue sur une bande de terrain argileux ou encore en Bouriane où le sol est moins perméable que sur les Causses. Le Bureau de Recherches géologiques et Minières aurait identifié les meilleurs formations géologiques pour recevoir le centre de stockage.

Dans le calendrier fixé par le Ministère, les candidatures des territoires seront examinées d'ici la fin de l'année. D'ores et déjà, l'ANDRA a contacté ou contactera ce mois-ci les territoires disposant des meilleurs « abris » possibles. On saura, alors, si des communes lotoises sont plus concernées que d'autres. L'intégration du centre de stockage dans un projet de développement du territoire incitera peut-être des candidats à se déclarer.

Deux ou trois zones seront par la suite retenues pour « y conduire des études approfondies en 2009 et 2010. L'État assure que « cette phase d'investigations sur le site s'accompagnera d'échanges avec les élus et les populations des zones concernées ».

En 2000, lorqu'il était question d'installer un centre de déchets hautement radioactifs sur Latronquière, les associations de défense n'avaient même pas voulu être consultées, refusant tout net le projet. La demande d'autorisation de création du centre de stockage est fixée à fin 2013 pour une mise en service en 2019. D'ici là…

Source : La dépêche du Lot, 9 Juin 2008